Alhassane Konté & Moustapha Baidi Oumarou
Restitution de résidence artistique – Maison d’Afrique, Saly Portudal
La Galerie Mémoires Africaines présente Jardin Partagé, exposition de clôture de la première résidence artistique de la Maison d’Afrique. Pendant un mois, deux artistes reconnus de la scène contemporaine africaine, Alhassane Konté (Lass), originaire de Bamako, et Moustapha Baidi Oumarou, du Grand Nord camerounais, ont partagé un temps de création à Saly Portudal qui a été une source d’inspiration particulièrement vive, chacun y trouvant un élan différent.
Ils ont choisi d’explorer un motif commun à leurs oeuvres : la fleur, qu’ils abordent chacun avec leur sensibilité propre.
Pour Alhassane Konté, c’est la mer, sa lumière changeante, la plage, les jeux et l’atmosphère de la station balnéaire qui ont nourri sa création.
Pour Moustapha Baidi Oumarou, l’essentiel s’est trouvé dans les rencontres humaines, familiales, amicales ou imprévues, les discussions, les liens tissés au quotidien : un terrain relationnel qui irrigue profondément son oeuvre.

Au fil du mois, chacun a développé son travail personnel, mais ils ont également réalisé une grande oeuvre commune, véritable fusion de leurs deux techniques et de leurs approches sensibles. Ce syncrétisme inédit révèle la complicité artistique née de cette résidence.
Ils ont aussi porté leur regard sur une oeuvre qui fait l’actualité du marché international : le Portrait of Elisabeth Lederer de Gustav Klimt, récemment devenu la deuxième oeuvre la plus chère de l’histoire. Leur interprétation à quatre mains réinterroge cette icône sous un angle contemporain, nourri de leurs univers floraux et de leur immersion à Saly.
Jardin Partagé est la première exposition issue d’une résidence conjointe entre Alhassane Konté et Moustapha Baidi Oumarou.
C’est une célébration de la rencontre, de l’inspiration tirée du lieu, et du dialogue fécond entre deux regards qui cultivent ensemble un même terrain : celui de la beauté et du vivant.
Jardin partagé
Une exposition de Alhassane Konté et Moustapha Baidi Oumarou
à La Maison d’Afrique propulsé par la galerie Mémoires Africaines
Dates à retenir :
VERNISSAGE samedi 13 décembre de 18h à 21h
EXPOSITION du 13 décembre 2025 au 28 février 2026
Du lundi au samedi de 9h à 20h,
dimanche de 9h à 13h et sur rendez-vous
Hashtag à suivre : #maisondafriquesaly

Binaire et sa troupe
Acrylique, pigments et encre sur toile
50 x 99,5 cm

Sans titre 1
Acrylique, pigments et encre sur toile
150 x 95,5 cm

La bicyclette jaune
Acrylique, pigments et encre sur toile
120 x 120 cm

La femme à la bicyclette
Acrylique, pigments et encre sur toile
120 x 120 cm

Le jour de Elsy
Acrylique, pigments et encre sur toile
100 x 80 cm

Elsy au bord de la piscine
Acrylique, pigments et encre sur toile
100 x 80 cm

Sans titre 2
Acrylique, pigments et encre sur toile
70 x 55 cm

Sans titre 4
Acrylique, pigments et encre sur toile
70 x 55 cm

Sans titre 3
Acrylique, pigments et encre sur toile
170 x 190 cm

Terrasse de Saly
Acrylique, pigments et encre sur toile
170 x 190 cm

Bain de Soleil
Technique mixte sur toile
112 x 108 cm

La fleur rouge 2
Technique mixte sur toile
112 x 108 cm

Chateau éphémère
Technique mixte sur toile
105 x 92 cm

Souvenir Carrefour
Technique mixte sur toile
105 x 92 cm

La balançoire
Technique mixte sur toile
105 x 92 cm

La petite fille
Technique mixte sur toile
101 x 61 cm

Jeune talibé
Technique mixte sur toile
105 x 92 cm

Technique mixte sur toile
40 x 37 cm

Technique mixte sur toile
40 x 37 cm

Muse de sérénités 3
Technique mixte sur toile
40 x 37 cm

Technique mixte sur toile
40 x 37 cm

Technique mixte sur toile
40 x 37 cm

Technique mixte sur toile
40 x 37 cm

Muse de sérénités 7
Technique mixte sur toile
40 x 37 cm

Muse de sérénités 8
Technique mixte sur toile
40 x 37 cm
Moustapha Baidi Oumarou & Alhassane Konté
Portrait of Elisabeth Lederer, d’après Gustav Klimt
Technique mixte sur toile
Haut. : 180 cm – larg. : 130 cm

Le Portrait d’Elisabeth Lederer, peint par Gustav Klimt entre 1914 et 1916, naît au coeur de la Vienne cosmopolite et intellectuelle de la fin de l’empire austro-hongrois. Commandé par les parents de la jeune femme, grands mécènes du peintre, le tableau appartient à la période la plus aboutie de Klimt. Il y déploie un raffinement extrême : une silhouette élancée, enveloppée d’une longue robe aux motifs orientalisants, un visage calme et lumineux, et cette manière unique de mêler décor, lignes et vibration intérieure. L’oeuvre condense à elle seule tout l’esprit du Klimt tardif, entre sensualité retenue, symbolisme et sophistication graphique.
Le destin de la toile s’inscrit ensuite dans l’histoire tourmentée de l’Europe. En 1938, lors de l’Anschluss, le tableau est saisi par les nazis comme de nombreuses oeuvres appartenant à des familles juives viennoises. Alors qu’une grande part de la collection Lederer disparaît tragiquement dans un incendie, le portrait d’Elisabeth échappe à la destruction. Restitué à la famille après la guerre, il poursuit sa route, changeant de mains avant d’intégrer l’une des grandes collections privées du XXe siècle. Sa trajectoire — commande prestigieuse, spoliation, survivance miraculeuse, restitution, puis vie au sein d’une collection majeure — en fait un témoin privilégié de l’histoire européenne.
C’est cette histoire-là, à la fois intime et collective, qui confère au portrait une importance particulière dans l’histoire de l’art. Il témoigne d’un moment charnière : celui où la peinture quitte le strict portrait mondain pour devenir un espace de langage, de symboles et d’intériorité. Klimt y invente une forme nouvelle de présence humaine, mêlant la figure au décor comme pour signifier que la personne et le monde qui l’entoure ne font plus qu’un.
C’est précisément ce dialogue entre identité, mémoire et ornementation qui a inspiré Moustapha Baidi Oumarou et Alhassane Konté lors de leur résidence à la Maison d’Afrique. En découvrant ce tableau, ils y ont vu un modèle de rencontre entre deux univers : le visage et l’espace qui l’enveloppe, la personne et le motif, la singularité et l’histoire. Travaillant ensemble, ils ont trouvé dans cette oeuvre un pont conceptuel avec leur propre démarche : créer une pièce commune qui mêle leurs sensibilités, leurs cultures, leurs gestes et leurs formes.
Comme Klimt transformait un portrait en monde, ils ont cherché à transformer leur collaboration en un territoire partagé — une oeuvre qui, à leur manière, fait dialoguer tradition et modernité, influences croisées, couleurs, signes et héritages. Leur création finale s’inscrit ainsi dans cette filiation : non pas une imitation, mais une réinterprétation de l’idée de rencontre que porte le portrait d’Elisabeth Lederer, devenu pour eux un symbole de création commune et d’ouverture artistique.

